IRAM
Fonds documentaire numérisé
Auteur : DOLIGEZ, François Titre : « Comment concevoir et apprécier l’impact dans le domaine de la microfinance ? », 26 p. Editeur : F3E, IRAM, Paris Date : juin 2004
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COMMENT CONCEVOIR ET APPRECIER L’IMPACT DANS LE DOMAINE DE LA MICROFINANCE ?
François Doligez IRAM-F3E, juin 20041 INTRODUCTION Ce texte, issu d’un travail de recherche (Doligez, 2002), constitue une première contribution au thème des « enjeux de l’évaluation et de l’appréciation de l’impact dans le cadre de la ligne de cofinancement aux ONG européennes ». Centré sur un thèmetechnique, la microfinance ou le secteur financier intermédiaire (Gentil & Fournier, 1993) il illustre, à partir d’une revue des théories économiques, la nécessité de prendre en compte un référentiel socio-économique élargi pour apprécier l’impact des innovations financières et, par là, celui des interventions destinées à les promouvoir. Cette prise en compte implique, à son tour, un certain nombre deconditionnantes en termes de méthodologie d’analyse qui sont également développées. Dans le cadre de la préparation du séminaire de décembre, les éléments présentés dans cette contribution devront être synthétisés et actualisés par des travaux plus récents (programme international ImpAct, travaux de l’équipe DIAL, synthèse de J. Morduch sur microfinance et pauvreté, etc.). Ils seront égalementélargis, à partir d’une approche issue des analyses en termes de sociologie politique, aux enjeux liés aux modes et processus d’intervention 1. QUELLES HYPOTHESES EN TERMES D’IMPACT ISSUES DES THEORIES ECONOMIQUES DU DEVELOPPEMENT FINANCIER ? Les innovations du secteur intermédiaire apparaissent comme une forme particulière et historiquement déterminée du développement financier dans les pays endéveloppement et, plus particulièrement, au niveau des marchés de crédit locaux. La question de l’impact de la microfinance posée s’élargit, de ce fait, à l’analyse des marchés de crédit ruraux, leurs organisations et leurs impacts sur les comportements économiques. Il s’agit, pour reprendre les termes de Postel-Vinay dans son étude historique sur le marché de crédit rural en France (1998), de comprendre «comment il s’agence, quelle est sa dynamique [notamment du fait des innovations financières] et en quoi son organisation affecte les comportements économiques au cours du temps ou, en retour, est affectée par eux » (p. 9). A partir des différentes théories économiques, les hypothèses classiques sur la causalité entre développement financier et croissance débouchent sur plusieurs niveaux d’analysedes effets induits par l’émergence du secteur intermédiaire dans les marchés de crédit ruraux : capacité de mobilisation de l’épargne, mobilité des ressources et efficacité de leur allocation correspondant, dans leur ensemble, à l’efficience allocative de Aglietta (1995). Mais, au delà des effets économiques induits par l’ajustement des différents marchés dans le cadre de la théorie de
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l’équilibre général, l’importance des transactions-liées dans le fonctionnement des marchés de crédit incite à s’intéresser également à la question des externalités liées à ces innovations financières sur les marchés de la terre, des biens et des services, ou du travail. Enfin, la dimension sociale des innovations financières du secteur intermédiaire conduit à analyser leurseffets sur les inégalités, mais, aussi, à prendre en compte leur impact en termes d’équité dans cette analyse sur les comportements économiques et, en particulier, sur les relations entre agents. 11. L’efficience des innovations financières dans l’allocation des ressources Innovations financières et mobilisation de l’épargne Il s’agit, dans un premier temps, d’évaluer la capacité des…