La leçon de ionesco

É TAPE 3 : TRAVAIL DE RECHERCHE
Objectifs
• Initier les élèves à un mouvement du théâtre modern e
( l’absurde) et les amener à réfléchir sur les liens entre
celui-ci et le tragique.
• Appliquer les informations recueillies à un texte précis
: extrait de Ionesco, La Leçon (texte B, p. 29).
Déroulement
Mener la re c h e rche au CDI à partir d’orientations fournies
par le professeur.Consulter les manuels de français
puis les dictionnaires (des auteurs et des oeuvres).
Ultérieurement, le professeur distribuera l’extrait de
Ionesco aux élèves, qui devront y re t rouver les caract
è res du théâtre de l’absurde.
Durée : 1 heure au CDI et 1 h e u re pour l’application.
Séance 3 Le théâtre de l’absurde
> Orientations de recherche
1/ Identification du théâtre de l’absurdeQuels sont les deux principaux dramaturges réunis sous
cette appellation ? Dans quel contexte historique ce mouvement
apparaît-il ? Quels éléments biographiques peuvent être
p e rtinents à l’identification de ce mouvement ? Quelles sont
les oeuvres les plus connues de ces auteurs ? Quels types de
personnages mettent-elles en scène ?
2/ L’absurde et le tragique
Quels liens peut-on établir entrele théâtre de l’absurd e
et le tragique ? En quoi ce tragique diff è re-t-il de la tragédie
classique ? Quels points communs trouve-t-on avec le Caligula
de Camus ? Quel rapport tragique et comique entre t i e nnent-
ils dans le cadre de l’absurd e ?
3/ L’écriture de l’absurde
Quels procédés dramaturgiques et stylistiques les oeuvres
du théâtre de l’absurde emploient-elles le plusvolontiers ? Quel
e ffet ces procédés peuvent-ils produire sur le spectateur ?
> Éléments de réponse
1/ Identification du théâtre de l’absurde
Deux dramaturges s’imposent comme les maîtres du
théâtre de l’absurde : Samuel Beckett (1906-1989) et
Eugène Ionesco (1912-1994). Ils débutent au théâtre dans
les années 1950, et connaissent un succès rapide et comparable,
qui s’explique en partie par lecontexte historique de
l’après- guerre : traumatisme profond laissé par les horreurs
inouïes de la guerre (Auschwitz, Hiroshima) ; faillite de l’humanisme
idéaliste et désarroi face à l’histoire ; perte de
confiance dans le progrès, notamment scientifique et technique
; essor de la société de consommation ; crise des
valeurs, de la logique, de la communication et du langage luimême.
Aupoint de vue biographique, le fait que ces deux
auteurs soient d’origine étrangère (l’Irlande pour Beckett, la
Roumanie pour Ionesco), bien qu’ils écrivent tout ou partie
de leur oeuvre en français, est à relever comme signe d’u n
questionnement radical du langage. Quant aux pièces les
plus célèbres de Beckett, on retiendra En attendant Godot
(1953), Fin de part i e (1957) et Oh les beaux jours( 1963).
De Ionesco, on pourra citer La Cantatrice chauve (1950), La
Leçon (1951), Rhinocéros (1960), Le roi se meurt (1962) et
Macbett ( 1972).
Les personnages de Beckett représentent souvent une
humanité diminuée, à la fois grotesque et pathétique : cloc
h a rds clownesques dans En attendant Godot, infirmes dans
Fin de part i e, vieillards paralysés dans Oh les beaux jours. Au
spectaclede la misère humaine, morale, matérielle ou physique,
s’ajoute la représentation de relations où la domination
et la cruauté prévalent, sans exclure complètement une certaine
nostalgie de la fraternité humaine.
Chez Ionesco, les personnages sont assez caricaturaux,
bien que plus variés en appare n c e : bourgeois anglais conformistes
de La Cantatrice chauve, habitants d’une petite ville
deprovince dans Rhinocéros. Parfois, comme dans Le roi se
m e u rt ou Macbett (qui est d’ailleurs une réécriture du M a cbeth
de Shakespeare), les personnages évoquent plus dire c t ement
l’héritage de la tragédie classique.
2/ L’absurde et le tragique
Le théâtre de l’absurde véhicule une image tragique de
l’homme et du monde. Celle-ci vient de l’insistance sur la
misère inhérente à la…