La religion est-elle le fondement de la morale ?

Une personne religieuse, dominée par la peur du châtiment éternel, aurait l’obligation devant la religion d’avoir un comportement moralement acceptable. La religion est alors un instrument pour rendre les actions des hommes moralement acceptables. Une personne athée, n’a aucune obligation devant Dieu d’avoir un comportement moralement acceptable mais elle peut aussi l’avoir pour son proprebien-être ou pour celui des autres. La religion n’est donc pas un fondement nécessaire de la morale.
Ces deux exemples montrent l’amplitude de la question posée : la religion est le fondement de la morale parce que seule la religion nous oblige à la morale ; mais la religion n’est pas nécessaire à la morale parce qu’elle peut être une qualité de l’individu même et non une qualité imposée par lareligion.
La religion nous oblige à avoir un comportement moralement acceptable, mais la religion est-elle le seul moyen pour en avoir un ? La morale peut-elle exister sans religion ? La religion est elle-même morale ? Est-elle est simplement la morale d’un groupe de personnes humaines comme nous ?

L’être humain recherche la licence. La licence consiste à satisfaire nos désirs sans contraintes.Mais la licence est dangereuse pour la morale. En fait, selon Pascal, le désir est inconstant, il change toujours d’objets et on peut bien désirer tout et n’importe quoi. D’ailleurs, on peut désirer le mal et la souffrance. Par exemple, un fumeur désire sa drogue, la cigarette, mais cela a une conséquence négative dans sa santé, ça fait du mal à sa santé. Ou encore, le masochisme désire la douleurpour en prendre plaisir. On peut donc désirer le profane. Cependant, la religion condamne le profane.
Tel est le premier argument que nous pouvons proposer pour dire que la religion est le fondement de la morale : la religion est contre tout ce qui est profane. Elle limite la licence qui est un but naturel de l’être humain. Une personne non religieuse pourrait, afin de satisfaire ses désirs,faire le mal.
L’hédonisme, qui dit qu’être heureux c’est rechercher tous les plaisirs de l’existence, est lui aussi dangereux pour la morale. On recherche souvent aussi le bonheur. Mais à quel prix ? L’hédonisme est relatif à la licence parce que quand on est hédonistes on cherche à satisfaire nos désirs afin de retrouver du plaisir. Mais on a vu que le désir est inconstant et qu’on peut désirer lemal. De plus, il est aussi insatiable selon Pascal. Ceci veut dire que le désir n’est jamais satisfait parce que le plaisir est un phantasme. Il cherche que des choses inaccessibles parce qu’il ne peut être que déçu.
On a ici notre deuxième argument pour dire que la religion est le fondement de la morale: la religion rend réels nos plaisirs. Elle les identifie et on prend plaisir à la réalitéparce qu’on y croit, on a de la foi en elle et
Kant dit que les êtres humains sont lâches et paresseux. Il dit qu’ils remplacent la morale pure par une morale indulgente qui est en fait une fausse morale puisque le devoir n’est pas contraignant et nous ne sommes soumis à rien. Cette morale indulgente s’oppose à la morale pure qui elle-même existe à condition de l’absence de paresse et lâchetéchez l’être humain. Mais la religion s’oppose elle aussi à cette morale dire indulgente puisqu’elle incite
Encore, on est soumis à la religion. Elle impose des devoirs et on doit les obéir. Il y a toujours une initiation religieuse dans notre vie. C’est une révélation morale puisque la faculté du devoir est dans ce qui est sacré et seule la religion distingue le sacré du profane. Le devoir sedéfinit par ce qui est interdit. C’est un principe transcendent, qui nous dépasse. C’est l’Humain dans l’homme, qui est en fait sa capacité d’obéir à quelque chose qui le dépasse. Ce qui est sacré est la communauté et non pas l’individu. C’est alors que la morale n’existe pas sans religion imposée puisque la religion nous apprend que nous avons une responsabilité vis-à-vis de la communauté. Par…