Il fut une époque où c’était considéré comme malhonnête, l’idée que la fin justifie les moyens. Mais cette époque est révolue. Non seulement nous ycroyons, mais nous le disons. » Tel est le constat que fait Burke Devore. Cadre supérieur dans une usine de papier pendant vingt-cinq ans, il vientd’être licencié. Pas pour faute professionnelle. Il a toujours été compétent dans son travail, il a toujours joué le jeu. Non, il est tout simplement victimedes compressions, dégraissages, fusions, restructurations. Avec la perte de son emploi, c’est toute l’existence de Burke qui s’écroule : son couple,l’avenir de ses enfants, sa place dans la société. Pour retrouver ce bonheur qu’il croit avoir mérité par son labeur, il est prêt à tout. Même franchirles barrières de la morale. Quelle morale au fait ? Que la société ne s’avise pas de lui demander des comptes. C’est elle qui a dicté ces nouvellesrègles du jeu, cyniques et inhumaines. Il n’y a plus qu’à pousser jusqu’au bout la terrifiante logique d’un système absurde. Bien connu pour son humour,Donald Westlake a choisi de faire le procès d’un monde uniquement tourné vers le profit. Dans ce roman très noir et parfaitement d’actualité, ils’attaque au problème du chômage sous un angle pour le moins inattendu. Le Couperet a été salué par la critique américaine comme un chef-d’œuvre. » Si notresinistre société avait une autre échelle de valeurs, Westlake aurait reçu le prix Pulitzer… et il y aurait sa statue dans les jardins publics.