Le totalitarisme perçu à travers différents auteurs

Le totalitarisme

Ce terme vient de l’Italie, de Mussolini. Le terme de totalitaire apparait en 1923 sous la plume d’anti-Mussoliniens pour désigner le régime de Mussolini. Donc, à la base, c’est un terme péjoratif. Mais il a été repris puis revendiqué par Mussolini qui en 1925, donnait une première idée de ce qu’il entendait pas un Etat totalitaire : « Tout dans l’Etat, rien en dehors del’Etat, rien contre l’Etat ».
(Enzo Traverso : le totalitarisme, le XX siècle en débat (ontologie), ouvrage pour révision, publié en 2001.)
Le régime fasciste avait un philosophe officiel = Giovanni Gentile qui dans un article de 1932, dans l’encyclopédie italienne, a écrit un article que Mussolini a signé, sur le fascisme et donc, il va donner une sorte d’assisse théorique sur ce qu’est l’Etattotalitaire. Et il se trouve que le totalitarisme va s’opposer au libéralisme politique.
Considère en gros que c’est l’individu qui est au service de l’Etat donc, le libéralisme part de l’individu alors que totalitarisme part du holisme : le tout l’emporte sur la somme des parties.
Cet holisme considère donc que la communauté politique l’emporte sur l’individu : « Anti-individualiste, la conceptionfasciste prône l’Etat. Le libéralisme met l’Etat au service de l’individu ; le fascisme réaffirme l’Etat comme la véritable réalité de l’individu. Dans ce sens, le fascisme est totalitaire ».

1 auteur :
Claude Lefort, 1981 : l’invention démocratique. Les limites de la domination totalitaire.
Né en 1924, a commencé comme marxiste, puis a critiqué cela par l’URSS.
L’Archipel du goulag deSoljenytsime, ce livre a fait un revirement au sein de la classe intellectuelle marxiste.
Lefort rompt avec le marxiste progressivement et va devenir enseignant philo et directeur de EHESS.
Aujourd’hui, il est membre du centre R.Aron.
Dans cet ouvrage, il va proposer une idée nouvelle, originale. Il va dire que la démocratie, le principe démocratique est de sans cesse renouveler l’action politique àl’inverse du totalitarisme qui est une société figée, qui fonctionne selon le fantasme de l’un.
La période de la fin des années 1970, apparition des nouveaux-philosophes : B.H.Levy…
Philosophe de l’antitotalitarisme, philosophes plutôt de gauche mais qui voulaient rompre avec marxisme et stalinisme ; avec toutes théories radicales, de l’extrême pour repenser une gauche plus soft.
L’ouvrage deLefort s’inscrit dans ce contexte intellectuel.
Période de la revanche face au marxisme.
« La décennie ; le cauchemar des années 1980 » F.Cusset.
Lefort : Pour comparer le nouveau régime qu’on a sous les yeux, il faut le mettre en rapport, en comparaison avec le régime qui l’a précédé, donc la démocratie. La démocratie, sa caractéristique, c’est que son lieu de pouvoir est un lieu vide ! (fictionsymbolique). Le pouvoir, ce n’est pas simplement… Le pouvoir fait que l’on n’est pas simplement dans un espace physique.
Le pouvoir a une fonction symbolique, il fait que les gens font société, car non que espace physique mais aussi sociale. Et ce lieu vide dont il parle, c’est de le mettre en comparaison avec le régime qui existait avant, donc, la monarchie qui existait par un pouvoir plein.
Ilest incarné dans la personne du roi. C’est-à-dire que celui-ci est le dépositaire légitime et exclusive du pouvoir. Il est le dépositaire des lois transcendantale, divine, supérieur.
Il incorpore physiquement les pouvoirs, le pouvoir c’est lui et il est uniquement là pour impliquer les lois supérieures.
A l’inverse, dans la démocratie, cela ne fonctionne pas pareil dans la mesure où aucun corpsphysique ne s’attache de manière pérenne au pouvoir, c’est-à-dire que le pouvoir est l’objet de remise en cause régulière par le biais des élections.
Le pouvoir dans cette démocratie est inappropriable car personne ne peut s’approprier le pouvoir ou alors pour un temps limité. Surtout, il renvoie à une forme d’indétermination encore plus grande, c’est-à-dire que dans la démocratie, il n’y a…