Peut-on dire : à chacun sa verité

Si toute vérité est susceptible de se réduire au point de vue de tout un chacun, qu’en est-il du sens même de la philosophie qui se définit par la recherche de la vérité, une même vérité autour delaquelle tous les esprits en droit et en fait, seraient susceptibles de s’accorder ? Y a-t-il en somme une possibilité d’accorder une vérité hypothétique que tout un chacun revendique confusément, avecla fin ultime de vérité universelle que la philosophie se fixe au risque de se perdre elle-même si cette fin n’est pas comprise par les hommes auxquels elle s’adresse ?
I). L’idée de philosophie dansson rapport à la vérité
a). L’idée de philosophie nous situe d’emblée sur le terrain du concept
C’est l’idée de philosophie qu’il s’agit de questionner ici et non la philosophie selon la définitionque tel ou tel autre philosophe -parmi les plus illustres éventuellement – seraient à même d’en donner.L’idée de philosophie semble donc ici renvoyer à une pensée libre en tant que guidée par laraison qui se propose de penser les questions fondamentales de l’ existence humaine.

La Philosophie est donc recherche de la vérité, ce oui se distinoue ici de l’exactitude (cf, Heidegger, La Q,uestionde la technique). Ce qui est exact n’est pas le vrai; il s’agit au contraire de questionner l’essence de la vérité afin de déterminer le fondement des phénomènes, et non de se borner au constat deleur existence factuelle ou positive.

Il en résulte que la philosophie se situe sur le terrain de l’idée, ce que contredit clairement la formule « à chacun sa vérité ».cette formule entend signifierque chacun est libre d’avoir sa philosophie, le problème ne fait que rebondir davantage : ce serait, dans cette perspective, placer la philosophie sur le terrain de la simple opinion. Hypothèse d’autantplus absurde qu’elle va à l’encontre de la tache que la philosophie se propose depuis Platon.

Il n’ en demeure pas moins que plusieurs définitions de la vérité restent envisageables y compris…