Pouvons-nous traiter de sujets sérieux, et même graves sur le mode humoristique ou bien plaisant?

INTRO:
Lorsque l’on écrit pour exprimer ses idées à un public large sur un problème, une situation importante ou grave, la censure est là pour établir certaines limites. Auparavant, la censure s’est montrée très restrictive à la fois sur le contenu, c’est à dire en rapport avec le sujet traité, mais aussi sur la forme, le registre de l’œuvre littéraire. Mais nous pouvons nous demander si de nosjours la liberté d’expression ne porte pas plus sur le sujet dont on parle, que sur le registre et la manière don l’auteur à choisi de s’exprimer. Car si la liberté d’expression aujourd’hui en France est telle que l’on puisse parler d’énormément de choses librement, seule la forme employée par l’auteur dans son œuvre déterminera la censure partielle ou totale de l’œuvre, et donc sa publication ounon, ou même encore une polémique du public en réponse à une provocation flagrante faite dans l’œuvre.
Il se pose alors une question: pouvons-nous traiter de sujets sérieux, et même graves sur le mode humoristique ou bien plaisant?
Pour répondre à cette question nous allons tout d’abord développer à l’aide d’exemples ce qu’apporte le mode plaisant. Puis nous observerons les désagrémentsqu’apporte le mode humoristique pour traiter de ces même sujets sérieux. Enfin nous exposerons une synthèse en troisième partie afin d’aider à la compréhension générale, qui portera sur les principaux arguments sur la nécessité de la liberté d’expression mais également sur ses limites.

I
L’auteur qui aborde un sujet sérieux ou bien grave tel que la censure ou la guerre s’appuie sur des faits quiparlent d’eux-mêmes et qui dénoncent quelqu’un, une institution ou encore un conflit. Pour que cette dénonciation ait plus d’impact auprès du lecteur, certains écrivains n’hésitent pas à employer une forme d’humour qui est particulièrement forte: l’ironie. L’ironie consiste par exemple à transmettre au lecteur ses idées en accentuant les aspects grotesques de la démarche intellectuelle de celui quel’on ne défend pas. Ce faisant, l’auteur cherche à tourner en dérision le parti adverse pour le déstabiliser. C’est ce que fait Voltaire dans Candide lorsqu’il dénonce la guerre à sa manière dans le chapitre III. Celui-ci emploie des termes cocasses pour exprimer la guerre tels que dans l’oxymore une « boucherie héroïque » qui met en valeur les soldats. Bien évidemment, Voltaire ne fait pas ici l’élogede cette guerre ni de ceux qui la font puisque par ailleurs, il décrit dans ce même chapitre toutes les atrocités que ces même soldats ont pu faire dans les villages environnant la bataille. Cette ironie illustre dans le contexte du conte philosophique de Candide, l’opposition flagrante qui existe entre la réalité guerrière dont Candide est le témoin, et le point de vue que Candide arbore ensuivant son maître. Voltaire dénonce donc par l’ironie un sujet très sérieux qu’est la guerre. Cela dit, il n’est pas le seul à traiter les sujets sérieux avec légèreté pour accentuer l’effet de ses propos, puisque Victor Hugo lui aussi, à usé du mode plaisant dans la préface de son drame historique Le roi s’amuse publié en 1832. Sa pièce de théâtre avait été « suspendue »  » puis défendue » par leministère. Dans la majeure partie de sa préface, de la ligne 1 à 39, il utilise un autre humour lorsqu’il accuse le gouvernement et sa censure.

Plus proche de nous, et dans d’autres domaines d’expressions, l’ironie et d’autres formes d’humour tel que la caricature, sont toujours présents pour traiter de manière plaisante et souvent humoristique de sujets graves. Plantu, par exemple, illustre par l’unde ses dessins dans le journal « Le Monde », sa vision de La liberté de la presse. On y voit une main en train d’écrire avec un crayon, la « tête » de ce crayon n’est autre qu’un gendarme ou un militaire à la mine sévère qui surveille tout ce que ce crayon écrirait. Ce mode est léger pour aborder et dénoncer un problème qui reste grave aujourd’hui dans de très nombreux pays tels que la Chine, ou…