Production écrite

TAFEM Juillet2009 Texte 2 : Les grands noms analysent la crise : Le fardeau de la récession doit être partagé
Nous nous intéressons trop aux inégalités, alors que nous devrions donner la priorité à la réduction des souffrances inutiles. La bonne question est: la croissance des années passées a-t-elle amélioré la situation des pauvres ? Si nous nous plaçons dans une perspective mondiale, laréponse est clairement positive.
En 1981,40% de la population de la planète vivait dans des conditions misérables qualifiées d’extrême pauvreté par la Banque mondiale. Aujourd’hui cette proportion est inférieure à 25 %Même en termes absolus, malgré la croissance de la population mondiale, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué depuis 1981, passant de 1,9 milliards à 1,4.milliards.
La réduction de la pauvreté a été particulièrement spectaculaire en Chine et en Inde. Faute d’attacher tellement d’importance au fait que quelques Chinois et quelques Indiens sont devenus milliardaires; si dans le processus des centaines de millions de personnes sont sorties de la misère Mais la pauvreté ne va peut-être pas continuer à diminuer en 2009. Si la récession frappe les paysdéveloppés, beaucoup de travailleurs perdront leur emploi. Les familles qui ne pourront plus faire face à leur crédit immobilier perdront leur maison. Tout cela causera des souffrances On s’habitue au confort et l’on s’attend à toujours améliorer sa situation. Mais si l’inverse se produit, il est difficile de se contenter de moins qu’hier, Être pauvre s’accompagne d’un sentiment de honte et de perted’estime de soi, même par des temps difficiles. Pourtant, les pauvres des pays industrialisés ne sont pauvres qu’en comparaison de ceux qui vivent mieux qu’eux. Aux USA, 97% des personnes considérées officiellement comme pauvres possèdent une TV couleur et une voiture…, le grand luxe pour beaucoup de pays. Quand les Américains perdent leur travail, même s’ils ne possèdent plus rien, ils peuventaccéder dans une certaine mesure aux soins de santé et reçoivent des dons pour la nourriture. La situation des 1,4 milliards de personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté est différente, ils sont pauvres dans l’absolu, au regard des besoins humains les plus fondamentaux à la récession diminue la demande pour les produits importés des pays en développement, beaucoup d’habitants de ces pays perdrontleur emploi. Il n’y aura aucun système de protection sociale pour les aider. Ils lutteront pour nourrir leur famille. Quand les revenus d’une famille pauvre diminuent. Les économies qu’elle peut faire portent notamment sur les frais liés à la scolarisation des enfants. Même les soins de santé les plus fondamentaux lui sont inaccessibles. C’est là que la récession va faire le plus mal. Une partiede l’opinion considère que c’est la mondialisation qui est la cause de ces difficultés, car si les pauvres n’étaient pas liés aux riches par le commerce, ils ne seraient pas affectés par la récession. C’est vrai, mais ils n’auraient non plus bénéficié de la croissance qui a aidé un grand nombre d’entre eux à échapper à la pauvreté. Il est difficile de considérer que l’autosuffisance permette à lapopulation mondiale toujours croissante d’accéder à un niveau de vie adéquat.
Confrontés à la misère, que feront les pays riches ? Ils se sont engagés à plusieurs reprises à accroître leur aide aux pauvres et certains pays européens se rapprochent des objectifs annoncés. Mais ils seront tentés de prétexter la crise actuelle pour faire machine arrière. Avant qu’il ne soit élu. Barack Obama a ditqu’il doublerait l’aide de l’Amérique aux pays étrangers et qu’il améliorerait son efficacité dans la lutte contre la pauvreté. Mais quand la récession a frappé et que l’on a eu une idée du coût du plan de sauvetage, il a indiqué qu’il devra peut-être reporter cet engagement. On peut comprendre pourquoi au milieu d’une campagne électorale un candidat dit cela, car même lorsque tout va bien,…