Culture générale

« Je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger »Térence

Dans sa comédie Le bourreau de soi-même, l’auteur latin Térence fait répondre à l’un de ces personnages à qui l’on reproche de passer son temps à observer ce qui se passe dans le jardin de son voisin, et donc de s’occuper des affaires d’autrui : « Je suis homme (…) étranger ». Sortie de son contexte qui en faisait lapremière affirmation du « droit d’ingérence », cette sentence devenue proverbiale a pu passer pour de nombreux siècles pour l’expression de la quintessence de l’humanisme antique.

La phrase de Térence reprend elle-même un fragment de Ménandre, affirmant que le nature humaine est une dans la mesure où elle est dans son état de pureté, et qu’un homme vertueux ne peut être un étranger pour unautre homme vertueux. L’affirmation porte donc initialement sur l’unité de la nature humaine en dépit de laiversité des hommes. Il n’y pas de barrière ou de frontière entre deux hommes bien, quand bien même ils appartiendraient à deux nations, à deux civilisations, deux classes sociales, ou deux classes sociales, deux langues différentes. Deux hommes vertueux sont plus proches l’un de l’autre, endépit de ce qui pourrait les séparer. La vrai proximité est celle de la vertu et de l’esprit, et non celle reposant sur les liens de sang ou d’intérêts. Il n’y donc pas de barrière insurmontable entre les hommes, à condition toutefois que les deux hommes restent fidèles à leur humanité.

Tout homme est chez lui dans l’humanité, jamais en terre étrangère. L’homme appartient à l’humanité avantd’appartenir à son peuple, à sa classe sociale ou à sa religion. On ne peut donc définir l’homme par ses appartenances particulières, ni prétendre l’y enfermer, en faisant de sa religion,… son horizon indépassable.
Les différentes cultures ne sont que des déclinations ou des modulations de l’humanité. La tentation communautariste , qui promet à lH une identité collective forte par son enracinement dansun groupe, oublie de dire que la condition de cette promesse n’est rien de moins que la répudiation par l’individu de l’universel en l’homme, de l’universel qu’est l’Homme. Je ne peux me définir par mon appartenanceà une minorité qu’en renonçant à me définir en tant qu’homme. Au contraire, on relativise toutes les barrières, que l’histoire peut ériger contre les H. cela témoigne d’un refus dunationalisme vers une posture de citoyen de l’humanité.

Mais dire que « rien d’humain ne m’est étranger », c’est dire qu’ne dernier ressort je ne suis fondamentalement étranger à ce que les H ont pu faire, c. a. d. que je dois assumer la totalité de l’Histoire., ce qui inclus l’inhumain et la barbarie. Force m’est d’admettre la présence de l’inhumanité en moi, une possibilité de l’Homme engénéral. Je décline donc toute position de juge ou d’arbitre des affaires humaines.

Mais l’affirmation implique enfin qu’où nous allions nous sommes toujours en quelques manière dans l’humanité. Il n’y pas d’étrangeté radicale, pas d’extériorité pure au sein de l’humanité. C’est toujours à partir de moi-même, de mes expériences, de mes possibilités, que je puis comprendre l’autre et sa culture,quelque différents qu’ils puisssent être de moi par ailleurs. Dès lors que rien ne m’est fondamentalement étranger, il n’est rien qui me puisse me faire sortir de moi-même. Toute rencontre se fait sur fond d’humanité commune, je ne peux fraterniser avec autrui dans le fond parce quil ets toujours le même. On s’adonne à la quête de l’exotisme et du dépaysement avec d’autant plus d’insouciance qu’aufond on est assuré , d’avance, qu’ils ne sont que d’apparence d’une différence radicale.

« L’enfer, c’est les autres » J.P.Sartre

L’enfer désigne, dans l’imagerie religieuse, le lieu où l’existence est révélée à ses contradictions sans appel. Vivre en enfer ce n’est pas seulement souffrir, c’est prendre conscience qu’il n’existe pas de solution aux difficultés actuelles….