Elise

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1 Le Loup.
Un loup prit un jour un petit cochon : pendant qu’il fuyait avec sa proie, an lion le rencontra et la lui enleva. « Je m’étonne, dit le loup en lui-même, que ce que j’ai dérobé ne reste pas en ma possession. »

Cette fable signifie
qu’une chose acquise par la violence ne reste pas entre les mains de son possesseur, etque si elle lui reste, il n’en profite point.
Loqman

2 du loup et de la Grue
Un Loup s’étant enfoncé par hasard un os dans la gorge, promit une récompense à la Grue, si elle voulait avec son bec retirer cet os, dont il se sentait incommodé. Après qu’elle lui eut rendu ce bon office, elle lui demanda le salaire dont ils étaient convenus. Mais le Loup avec un rire moqueur et grinçant les dents : »Contentez?vous, lui dit?il, d’avoir retiré votre tête saine et sauve de la gueule du Loup, et de n’avoir pas éprouvé à vos dépens combien ses dents sont aiguës. »
Esope
3 Le Loup et le Chevreau.
Une fois un chevreau, grâce à sa rapidité plus grande, avait déjoué les attaques d’un loup, pendant qu’il allait de son étable dans les champs voisins. De là il s’enfuit directement vers l’enceintedes murs et s’arrêta au milieu d’un troupeau de moutons. L’ardent ravisseur qui l’avait suivi jusque dans la ville essaie de l’attirer par des ruses savantes. « Ne vois-tu pas, dit-il, dans tous les temples la victime abattue sous le couteau cruel rougir le sol de son sang. Si tu ne peux pas revenir au champ où tu es en sûreté, toi aussi, hélas! tu tomberas comme victime, la tête ornée debandelettes. » — « Quitte, je te prie, dit l’autre, la crainte et le souci que tu as pour moi et épargne-moi, méchant, ta présence et tes vaines menaces. Mieux vaudra, en effet, verser mon sang en l’honneur des dieux que d’assouvir l’appétit d’un loup affamé. » Ainsi, quand on est pris entre deux dangers, le meilleur parti est de choisir une mort honorable.
Avianus————————————————-
4 Le Loup et le Chien.
Que tu me parais beau, dit le loup au limier,
Net, poli, gras, heureux et sans inquiétude !
Mais qui te pèle ainsi le col ? Mon collier.
Ton collier ? fi des biens avec la servitude.
Dépendre dans les fers du caprice d’un maître,
Dure condition, disait le loup au chien ;
Il lui fit bien connaître
Que sans la liberté, tout le reste n’est rien
Isaac debensserade

5 Le loup devenu berger
Un Loup qui commençait d’avoir petite part
Aux Brebis de son voisinage,
Crut qu’il fallait s’aider de la peau du Renard
Et faire un nouveau personnage.
Il s’habille en Berger, endosse un hoqueton,
Fait sa houlette d’un bâton,
Sans oublier la Cornemuse.
Pour pousser jusqu’au bout la ruse,
Il aurait volontiers écrit sur son chapeau :
C’estmoi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.
Sa personne étant ainsi faite
Et ses pieds de devant posés sur sa houlette,
Guillot le sycophante approche doucement.
Guillot le vrai Guillot étendu sur l’herbette,
Dormait alors profondément.
Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette.
La plupart des Brebis dormaient pareillement.
L’hypocrite les laissa faire,
Et pour pouvoirmener vers son fort les Brebis
Il voulut ajouter la parole aux habits,
Chose qu’il croyait nécessaire.
Mais cela gâta son affaire,
Il ne put du Pasteur contrefaire la voix.
Le ton dont il parla fit retentir les bois,
Et découvrit tout le mystère.
Chacun se réveille à ce son,
Les Brebis, le Chien, le Garçon.
Le pauvre Loup, dans cet esclandre,
Empêché par son hoqueton,
Ne put nifuir ni se défendre.
Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre.
Quiconque est Loup agisse en Loup :
C’est le plus certain de beaucoup.
La fontaine livre 2
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6 Le Loup moraliste.
Un loup, à ce que dit l’histoire ,
Voulut donner un jour dès leçons à son fils ,
Et lui graver dans la mémoire,
Pour être honnête loup, de…