Kundera

L’art du roman, Milan Kundera

L’essai de Milan Kundera se décline en sept parties.
Dans une première partie il s’attache à montrer, par l’intermédiaire de Husserl comment la réflexion sur l’homme, en se développant va un ‘oubli de l’être’, de lui-même et de ce qui l’entoure. C’est le roman qui s’attache à prendre le relai depuis les temps modernes pour scruter la nature humaine.
Lespremiers romans sont des voyages dans un monde illimité pour un Don Quichotte ou Jacques le Fataliste. Les héros de Balzac auront affaire quant à eux aux bâtiments modernes des institutions sociales jusqu’à l’ennui de la quotidienneté d’une Emma Bovary.
Au moment de la victoire totale de la raison, c’est l’irrationnel pur qui s’emparera de la scène du monde puisqu’il n’y aura plus aucune système devaleurs communément admis qui pourra lui faire obstacle ce que M Kundera appelle un paradoxe terminal
Après les monstres intérieurs auxquels s’intéressent Joyce et Proust, c’est ce monstre extérieur qu’est l’Histoire qui devient le leitmotiv d’auteurs comme Kafka, Hasek ou Musil et Broch.
Le roman peut prendre fin à l’image de son statut dans une URSS totalitaire mais sa renaissance reste possible.Toutefois on peut se poser la question de savoir si sa logique d’exploration de la nature humaine peut toucher à sa fin ? M Kundera fait remarquer qu’il parvient à se maintenir par 4 appels : du jeu/du rêve/ de la pensée et du temps.
Dans un monde où l’espace de la vie se réduit à tous les niveaux, le roman en tant qu’éclaireur peut prendre son sens. Il doit faire face à l’esprit de notre temps,un esprit réducteur véhiculé par les mass média tandis que son mode d’existence reste ancré dans la complexité pour un roman exprimant un esprit de continuité. (chaque roman apporte sa pierre à l’édifice). C’est un roman dont l’esprit est en contradiction avec l’esprit d’actualité de notre temps.

La deuxième partie est un entretien sur la vision que porte M Kundera sur le roman.
Il commencepar montrer que le roman va évoluer vers une approche de plus en plus psychologique puisqu’il passe d’une narration limité aux actes, censés éclairer sur l’individu, à une recherche dans les profondeurs du moi (roman psycho). Cependant, comme le montre les échecs d’auteurs comme Joyce (saisir l’instant présent), approcher le moi intérieur n’aboutit pas. « Le roman n’est pas une confession del’auteur, mais une exploration de ce qu’est la vie dans le piège qu’est devenu le monde », un retour impossible pour les individus, une oppression extérieure sur laquelle ils ne peuvent agir.
Le personnage n’est pas une simulation d’un être vivant. C’est un être imaginaire. Un égo expérimental. Pour M Kundere, saisir le moi intérieur passe par l’examen de situation égotiques propres au personnage, despensées à scruter qui lui sont propres, des motifs à étudier et qui expriment sa réalité telle ‘une méditation poétique sur l’existence’. La conception du roman selon M Kundera passe par des principes clés (4 principaux) quant au rapport entre l’Histoire et le roman avec cette idée centrale que ‘la situation historique est ‘en elle-même une situation humaine, une situation existentielle enagrandissement pour des romans se situant dans le dernier temps des Temps modernes, enclenché par l’entrée en jeu de Don Quichotte, celui des paradoxes terminaux, un stade d’insoutenable légèrete de l’être : ‘la planète avance dans le vide sans aucun maître’. Notre existence se caractérise par des possibités, une capacité à se réaliste, ‘être-dans-le-monde’ pour reprendre Husserl, ce qui est la seulematière du roman.
Finalement pour reprendre M Kundera : ‘Le romancier n’est ni historien ni prophète : il est explorateur de l’existence.

Pour une troisième partie, M Kundera nous propose un florilège de notes inspirées de sa lecture des ‘Somnambules’ de Bloch desquelles on peut retirer quelques réflexions intéressantes.
Il se propose notamment de réfléchir sur notre approche de la réalité vue…