L’art

Définition générale :

L’ART (du latin Ars, artis « habileté, métier, connaissance technique ») est une activité humaine, le produit de cette activité ou l’idée que l’on s’en fait, consistant à arranger entre eux divers éléments en s’adressant délibérément aux sens, aux émotions et à l’intellect.

Les définitions de ce concept varient largement selon les époques et les lieux, et aucuned’entre elles n’est universellement acceptée. Ainsi, pour Marcel Mauss1, « un objet d’art, par définition, est l’objet reconnu comme tel par un groupe. » C’est pourquoi les produits et pratiques artistiques, ou plutôt les collections de ces objets, peuvent être classés diversement selon les cultures, les auteurs et les institutions.

Depuis la fin du XVIIIe siècle et jusqu’aujourd’hui, l’art englobeprincipalement les produits des « beaux-arts » tels que la sculpture, la peinture, la musique, la danse et la poésie (et donc la littérature), auxquels on ajoute fréquemment la cuisine, le cinéma, la gravure, le théâtre, la photographie, la bande dessinée, la télévision, voire l’art numérique. La classification des arts n’est pas universelle et à part pour le 7e art (le cinéma) qui a eu un succèsparticulier, une classification unanime semble impossible3, voire sans intérêt.

En Europe, la conception de l’art comme activité autonome, comme production par des artistes d’objets que l’on s’accorde à trouver beaux suivant un jugement de goût, stimulants pour les sens ou producteurs d’une forme de connaissance et de vérité, date entre les XVIIIe et XIXe siècles. Dans l’art moderne et l’artcontemporain, on abandonne la notion de beau ou de style intemporel pour voir dans l’art une création de l’humain, la production de quelque chose de nouveau avec lequel une époque s’identifie.

Histoire de la notion d’art : qu’est-ce que l’art ?

Depuis au moins l’Antiquité, la philosophie s’interroge sur la nature de l’art.

Platon dans l’Ion et l’Hippias majeur ou Aristote dansla Poétique s’interrogent sur l’art en tant que beau. Toutefois, l’esthétique antique diffère parfois notablement des esthétiques postérieures, qui est l’équivalent le plus proche du français art, désigne dans la Grèce antique l’ensemble des activités soumises à certaines règles. Il englobe donc à la fois des savoirs, des arts et des métiers.

Pompéi, Maison VII, 2, 6 : Paquius Proculus et son épouse. Muséearchéologique national de Naples, fresque du Ier siècle
La civilisation romaine ne distingue pas non plus clairement le domaine de l’art de celui des savoirs et des métiers bien que Cicéron et Quintilien y aient contribué par leurs réflexions. Ainsi, chez Galien, le terme d’« art » désigne un ensemble de procédés servant à produire un certain résultat :

« Ars est systema præceptorum universalium,verorum, utilium, consentientium, ad unum eumdemque finem tendentium. »
« L’art est le système des enseignements universels, vrais, utiles, partagés par tous, tendant vers une seule et même fin. »

Dans cette acception du mot, qui a prévalu jusqu’à la fin du Moyen Âge, l’art s’oppose à la fois à la science conçue comme pure connaissance, indépendante des applications, et à la nature quiproduit sans réfléchir. À l’idée de règle de production s’ajoute la considération de l’effort requis dans cette activité. Lorsque le mot est employé, il lui est généralement attaché une épithète que le précise pour former des expressions telles que « arts libéraux », « arts mécaniques », « art militaire », etc. Et s’il arrive parfois que les arts libéraux soient visés par l’emploi du mot non qualifié« ars », on est encore bien loin du sens contemporain ; l’astronomie était un « art libéral » tandis que le spectacle de « theatrica » restait un « art mécanique ».
Jusqu’à la Renaissance, il n’y a pas de différence précise entre l’artiste et l’artisan : on appelle « artiste » un artisan dont la production est d’une qualité exceptionnelle. La différence ne commencera à devenir plus précise que…