Le bal d’irene

lecture d’une œuvre intÉgrale

le bal Irène NÉMIROVSKY (GRASSET ; collection les cahiers rouges )

Plan de séquence et pistes d’exploitation.

Ce court roman publié en 1930 est la deuxième œuvre d’Irène Némirovsky, auteur français d’origine russe, morte à Auschwitz en 1942 à 39 ans.
Suite française, son dernier roman, rédigé pendant les premiers mois de l’occupation et publié soixante ansplus tard, vient d’obtenir le prix Renaudot 2004.

La limpidité de l’écriture mais aussi le nombre des techniques de narration mises en œuvre, la facture classique du roman, le caractère universel et éternel des thèmes soulevés (frustrations et vanités sociales, relations mère-fille, amours adolescentes, mythe du bal…etc) permettent un travail très riche et sans difficulté majeure pour uneclasse de BEP. L’expérience montre que si les filles apparaissent d’emblée plus réceptives, les garçons accrochent assez bien après le premier chapitre.
Le livre n’est disponible que dans une édition chère (6 ou 7 €). Il a donc été acheté par le CDI du lycée et prêté aux élèves (formule ancienne et discutable, certes…)
La séquence peut se dérouler en quatre phases :
Contextualisation etsensibilisation (époque, milieu social, grands thèmes…) avec les documents d’accompagnement.
Lecture du roman (125 pages, gros caractères…) à la faveur d’un départ en stage, par exemple, et contrôle noté.
Retour sur certains passages et exploitation thématique ou technique.
Devoir : questions sur le portrait de Mme Kampf devant son miroir et rédaction d’une critique du roman basée sur l’intertextualité(avec l’extrait de BLANCHE NEIGE de Perrault)

A noter qu’une transition avec le texte théâtral est possible : la transformation de tout ou partie des premières pages du roman en saynètes pour la classe avec répliques et didascalies permet d’aborder les spécificités comme les contraintes d’un texte alors conçu pour être dit et joué devant un public.

Préparer et accompagner la lecture d’unroman
le bal ; Irène NÉMIROVSKY

[…] Un an plus tard le roi se remaria. Sa femme était très belle et très jalouse. Elle possédait un miroir magique, don d’une fée, qui répondait à toutes les questions.
Chaque matin, tandis que la reine se coiffait, elle lui demandait : – Miroir, miroir en bois d’ébène, dis-moi, dis-moi que je suis la plus belle. Et, invariablement, le miroir répondait :- En cherchant à la ronde, dans tout le vaste monde, on ne trouve pas plus belle que toi.
Cependant, Blanche neige grandissait et devenait de plus en plus gracieuse.
Un jour où, comme de coutume, la reine interrogeait son miroir, celui-ci répondit : – Reine, tu étais la plus belle, mais aujourd’hui Blanche neige est une merveille.
A partir de ce moment, la reine semit à haïr Blanche neige.[…]
Charles Perrault, Blanche Neige ; 1697

Tissot : Le Bal (1901)

analyse sociologique de la bourgeoisie

la richesse économique
La bourgeoisie a pour principale fonction l’accumulation des richesses qu’elle transforme en patrimoine. L’importance de ce patrimoine, sa distribution, est nettement plus inégalitaire que l’échelle des revenus.

Larichesse sociale
La bourgeoisie entretient un véritable capital social sous la forme de réseaux puissants de relations. On se connaît ou on se reconnaît dans un club de golf, dans un équipage de chasse à courre, dans un cercle qui va mettre à disposition des locaux, des manifestations qui favorisent à la fois l’entretien du réseau et la création d’une branche nouvelle.

La richesseculturelle
Les grands bourgeois sont les principaux clients des créateurs et du marché de l’art. L’histoire de l’art et de la littérature s’apprennent dans les salons familiaux. Les demeures de ces familles sont exceptionnelles au point de pouvoir devenir des musées. Les exemples sont nombreux d’hôtels particuliers et de châteaux légués à l’Etat et qui sont aujourd’hui des musées.
L’école…