Les bonnes jean genet

Jean GENET – Les Bonnes
Début de la pièce
Introduction
Présentation de Jean Genet (1910-1986)
Présentation du passage
Dès le début de la pièce, les deux soeurs Solange et Claire qui sont au service de Monsieur et Madame, jouent entre elles le rôle de la maîtresse et de la servante.
Axes de lecture
Une scène d’exposition qui ouvre traditionnellement une pièce de théâtre, mais qui est icidétournée : l’auteur n’a pas préparé le spectateur à cette mise en abyme initiale ;
Les relations entre les soeurs sont représentatives d’une relation maître / domestique.
I. Une scène d’exposition
A. Les éléments d’exposition
1. Un cadre spatial. (Voir le décor)
un univers social, bourgeois ;
un univers féminin : une scène d’intimité qui suggère sensualité voire érotisme.
2. Lesindications temporelles
3. Une situation
un clivage entre l’univers de la chambre et celui de la cuisine ;
le statut des personnages apparaît dans le discours, la manière de s’adresser à son interlocuteur ;
les attitudes respectives de Claire / Madame (gestes, ton) et celles de Solange / Claire (parle peu, attitudes, gestes de soumission) soulignent les rapports de dominant à dominé.
B.Une exposition détournée
Certains éléments plongent le spectateur dans la perplexité.
Le jeu souligné de Claire /Madame : le geste tragique, la violence de son discours ;
Quelle est l’intrigue ? le rôle d’une scène d’exposition « classique » est de faire le point sur une situation . Ici, la scène semble se perdre dans les détails : les gants, les préparatifs de la toilette, l’anecdote desamours de Solange / Claire avec le laitier ;
Un rythme décalé. Des variations de rythme déconcertantes, de brusques changements de tempo : la 1ère partie de la tirade de Claire, faite de phrases courtes, exclamatives, interrogatives, obéit à un tempo très rapide. Pendant ce temps, Solange joue avec ses gants selon un tempo beaucoup plus lent. Autre exemple : Claire devant sa coiffeuse (tempo lent)puis accélération brutale lorsqu’elle s’adresse à Solange.
II. Les relations entre Claire et Solange
A. La relation entre Madame et sa domestique : une opposition tranchée
2 espaces qui ne doivent pas se recouper : la cuisine et la chambre. « Cette chambre ne doit pas être souillée » suggère un espace sacré qui ne doit pas être profané ;
le jeu de Solange avec les gants (elle joue à la dame)entraîne la réplique ironique de Claire ;
la volonté de rabaisser la domestique et son univers (récurrence du mot « crachat ») ;
le langage de Madame ;
2 existences dépendantes du regard de l’autre : la beauté de Madame, pour exister a besoin du désir de l’autre : « Je désire que Madame soit belle » ;
la haine se dissimule sous le code de la politesse : Solange désire que Madame soitbelle, ce que Claire traduit : « Vous me détestez… » ; la perfection du service dissimule une volonté d’assassiner le maître.
B. Des oppositions symboliques
Les robes noires (marques de la domesticité) / « la robe blanche pailletée » (symbole de pureté) ;
les mains gantées de caoutchouc en forme de bouquet ou d’éventail (trivialité) / les fleurs qui décorent la chambre de Madame, son éventail ;la vulgarité du mariage, de la grossesse /la beauté, la pureté (sens du prénom Claire) /
Conclusion
Une scène qui désoriente le spectateur ;
La relation maître /valet.Une confrontation maître-valet de notre époqueInspiré d’un fait divers arrivé au Mans dans les années 30, Genet met ici en scène deux soeurs, Claire et Solange, et leur maîtresse.Les deux bonnes, on le voit dès le début,sont aliénées par Madame et ne peuvent laisser libre cours à leur colère qu’une fois que celle-ci est partie.Etonnant, me direz-vous, de la part de deux bonnes qui sont considérées comme des filles par la maîtresse de maison. Non, pas tant que ça. En effet, Claire et Solange sont les « filles » de Madame, mais justement, elles en sont étouffées. Elles récoltent vieux fards et vielles robes ; on…